Les approches pour vivre la mission transculturelle évoluent avec le temps et les contextes géopolitique et socio-économique. La mission n'est plus "réservée" aux médecins et implanteurs d'églises: elle est ouverte à des chrétiens de tout profil qui veulent répondre à l'appel de Dieu pour bénir les nations. Découvrez cette réalité à travers cet article.
« Je ne suis pas médecin, infirmier, éducateur ou enseignant, théologien, pasteur ou implanteur d’églises. Oui le mandat de Christ d’aller et de faire des disciples de toutes les nations est primordial, mais mon métier ne m’y prédispose pas du tout, et il vaut mieux laisser la place à d’autres plus spécialisés ! »
Avez-vous déjà eu cette pensée ou avez-vous déjà discuté avec quelqu’un qui s’exprimait ainsi ?
Il est vrai qu’historiquement, la Mission transculturelle pour aller et porter la bonne nouvelle de Jésus à ceux qui ne la connaissent pas a souvent privilégié ces compétences et métiers cités plus hauts. Ils offraient un canal naturel pour entrer en contact privilégié avec des personnes à travers des missions médicales, de santé publique, d’éducation… prioritairement dans des pays dont le niveau économique n’offrait pas ce service à sa population. Répondre à ces besoins physiques et d’éducation permet de gagner la confiance de ceux que l’on est venu servir et donne ainsi l’occasion naturelle de partager l’amour de Dieu en action, et la bonne nouvelle de Jésus Christ. A l’exemple de Jésus qui a toujours cherché à apporter une réponse complète aux besoins de l’Homme, sur le plan physique, émotionnel, et spirituel, cette approche a été et reste une voie que Dieu a utilisé et continue d’utiliser pour répandre l’Évangile et faire des disciples de Christ là où Il est le moins connu.
Répondre à ces besoins physiques et d’éducation permet de gagner la confiance de ceux que l’on est venu servir et donne ainsi l’occasion naturelle de partager l’amour de Dieu en action, et la bonne nouvelle de Jésus Christ.
Qu’en est-il de ceux, jeunes ou moins jeunes dont l’arrière-plan professionnel ou d’études est beaucoup plus centré sur le commerce, différents domaines scientifiques et techniques, l’entrepreneuriat, l’artisanat… que Dieu a doués dans ces domaines et qui aiment les relations y compris avec d’autres cultures ? Sont-ils plus ou moins « condamnés » à rester dans leur pays et à être des témoins de Jésus uniquement ici localement parce que la Mission interculturelle ne leur semble pas proposer de ponts naturels pour aller partager l’amour de Dieu à travers leurs compétences et leurs métiers ?
Dieu veut se révéler dans toutes les sphères de la société
Et si Dieu vous appelait à mettre à sa disposition ces dons et compétences uniques que vous avez dans ces domaines cités pour être un canal pour développer une vraie valeur économique dans des communautés où Christ est le moins connu ou sans accès à l’évangile ? C’est ce que plusieurs ont découvert et découvrent avec joie dans de nombreux pays, notamment de nouveaux lieux et pays fermés à toute profession médicale et éducative venu de « l’Étranger », ou à fortiori toute activité considérée comme « religieuse », mais ouverts pour accueillir des talents professionnels capables de susciter un développement économique local. A travers leurs métiers d’origine ou une initiative d’entreprenariat ces missionnaires trouvent un moyen d’entrer naturellement en contact avec la population locale dans le cadre de leur travail, et de créer des liens où l’évangile peut être vécu et partagé librement, dans le cadre et au moment opportuns.
Les situations géopolitiques changent très rapidement ces dernières années, et des pays qui restaient ouverts l’année dernière se ferment très rapidement aux Missions traditionnelles.
C’est le cas de l’Inde par exemple qui fait une purge de tous les ministères à connotation chrétienne, mais qui est reste prête à accueillir des personnes dont les compétences professionnelles seraient un atout pour l’économie locale ou nationale.
à travers un christianisme vraiment intégré dans la vie de tous les jours, l’occasion est donnée de partager l’amour de Christ qui seul transforme les vies de façon complète et durable.
Cette approche parfois appelée Business as Mission (BAM), ou Business for Transformation (B4T) est en pleine expansion. Elle va plus loin à mon sens que le concept déjà pratiqué à l’époque par l’apôtre Paul d’être un missionnaire « faiseur de tente », où il utilisait son métier d’origine d’artisan faiseur de tente pour subvenir à une partie de ses besoins matériels. Dans l’optique BAM, l’objectif va au-delà : c’est vraiment de créer de la valeur économique et de permettre à des hommes et des femmes parmi la population locale d’utiliser et de développer leurs compétences. Ainsi, à travers un christianisme vraiment intégré dans la vie de tous les jours, l’occasion est donnée de partager l’amour de Christ qui seul transforme les vies de façon complète et durable.
Deux exemples vécus actuellement
En Inde : Neeraj*, un chrétien avec son épouse et 2 jeunes enfants, après plusieurs années de travail et d’investissement dans le monde bancaire dans un pays étranger décide de revenir dans son pays de naissance pour partager l’amour de Dieu dans une zone particulièrement rurale essentiellement Hindoue. Il identifie un marché et un potentiel local de valorisation du lait de chèvre. Il crée une petite entreprise de collecte, transformation du lait, entreprise solidaire en terme économique mais aussi en termes de relations de confiance qui se sont nouées, et donnent des occasions naturelles et nouvelles de partager l’amour de Dieu :
avec les employés locaux qu’il recrute dans l’entreprise pour accompagner la croissance,
auprès des producteurs de lait qu’il visite régulièrement en offrant aussi un conseil en méthode d’élevage…
auprès des clients locaux et plus lointains en centres urbains avec qui il est en contact.
En Asie du Sud Est : après des études de commerce et une expérience professionnelle de terrain en France, Emy Lan* choisit d’aller vivre l’Évangile dans une communauté d’un pays d’Asie sans aucune présence chrétienne. Avec une petite équipe multiculturelle partageant la même vision, elle crée une petite entreprise de tourisme très ciblée permettant :
une légitimité en termes de présence (visa) dans cette province interdite à toute présence « religieuse » extérieure,
des contacts privilégiés avec la population locale et le développement de valeur économique en développement un marché pour des produits artisanaux locaux à des prix équitables. Ces relations régulières développent la confiance et progressivement Emy Lan a des occasions naturelles de partager sa foi en Christ,
la visite de chrétiens d’autres provinces plus « libres » de ce même pays, pour mobiliser pour la prière et la venue de nouveaux travailleurs.
(*), prénoms modifiés pour raisons de confidentialité
SIM France-Belgique souhaite poursuivre de manière plus intentionnelle cette approche missionnaire en partenariat avec d’autres équipiers et partenaires déjà sur le terrain qui ont cet objectif.
Rejoignez-nous !
Nous serions très intéressés d’échanger davantage avec ceux parmi vous ou votre entourage qui ont une expérience dans ce domaine, où qui ont vraiment à cœur d’aller vivre l’Évangile dans un cadre transculturel en faisant « fructifier leur talents » professionnels, pour la gloire de Dieu.
Contactez-nous : france.personnel@sim.org et voyez comment vous pouvez rejoindre la famille SIM dans ce cadre.
Aller plus loin
Ressources internet clés :
Livres recommandés pour approfondir le sujet :
Tentmaking : the life and work of business as missions Livre fondateur sur le sujet plus ancien (2006) mais reste très riche et pertinent
A Better Way : Make Disciples Wherever Life Happens ! Livre facile à lire et rafraichissant sur la priorité de faire des disciples de Christ parmi toutes les professions, et particulièrement sur les marchés où il est le moins connu.
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