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Photo du rédacteurDavid Métreau

Donner pour la mission : un pas de foi et un plaisir

La générosité des chrétiens est vitale pour financer la mission transculturelle. Quelles sont les motivations, les sacrifices mais aussi le plaisir procuré par le don ? Trois donateurs de 20, 32 et 73 ans se confient.

Priscille en 2015, dans un centre médical SIM, au Burkina Faso, avec des collègues locaux.

« C'est un plaisir de voir comment la semence confiée à Dieu peut porter du fruit », témoigne Daniel, donateur à SIM depuis bientôt 40 ans, pour expliquer les motivations derrière son don et sa fidélité au fil des années. « J'insiste sur la notion de plaisir », poursuit ce retraité de 73 ans. « L'apôtre Paul encourage d'ailleurs le chrétien à donner "comme il l'a résolu en son cœur, sans tristesse ni contrainte ; car Dieu aime celui qui donne avec joie" (2 Corinthiens 9.7). » Pour Daniel, donner à SIM permet à des missionnaires d'annoncer l'Évangile là où lui ne pourrait pas aller.


Fils de pasteur, Daniel a été enseigné dès son plus jeune âge à donner à l'Église et aux œuvres chrétiennes. « À la maison, nous vivions modestement, mais nous mettions toujours de côté pour le Seigneur. Mes parents m'ont appris et montré que donner à Dieu, ce n'est pas s'appauvrir mais s'enrichir. » À des années-lumière de la théologie de la prospérité, Daniel témoigne avoir vu Dieu répondre à leur foi en compensant des dons pris parfois sur le nécessaire. « Donner, c'est d'abord obéir à un commandement. Cette obéissance est une preuve de confiance en Dieu. »


Généreux depuis la jeunesse


Élodie, 20 ans, et Priscille, 32 ans, ont au moins trois points communs avec Daniel. Elles aussi sont disciples de Jésus; elles soutiennent financièrement des œuvres chrétiennes qui interviennent à l'étranger et enfin, à l'instar de Daniel, elles ont commencé à pratiquer la générosité dès leur plus jeune âge, avant même d'avoir une stabilité financière. « Alors que j'étais étudiante en médecine et que je gagnais trois francs six sous, j'avais décidé de parrainer un enfant avec le SEL », confie Priscille. « Je savais que j'allais gagner de l'argent plus tard en étant médecin, mais je voulais remettre et rendre toute la gloire à Dieu, pour le Big Boss. J'ai compris très jeune que cet argent n'était pas pour moi, mais pour Dieu et son Royaume. Aussi, je me considère comme gérante de cet argent qui m'est confié. »


Depuis un an, Élodie a commencé à faire des dons pour des œuvres missionnaires.

« Je venais de commencer des études en alternance et des membres de mon Église, la famille Hui, sont partis avec Opération Mobilisation pour faire de l'évangélisation depuis le bateau Logos Hope. J'ai décidé de continuer à les soutenir pendant leurs études de théologie en Suisse. C'est comme ça que mes dons ont commencé. » La famille Hui vient d'arriver au Québec en tant que missionnaire SIM. Pour Élodie, cette générosité revient à suivre l'exemple de sa maman, qui sans le lui enseigner explicitement a pour habitude de faire des dons pour des missions à l'étranger.


Si la générosité de Daniel est plus ancienne, son soutien à des missions œuvrant à l'étranger - SIM en l'occurrence - a aussi démarré par une amitié. « En plus de réponses à des situations d'urgence humanitaires, au départ, je réservais mes dons aux instituts bibliques et théologiques ainsi qu'au ministère parmi les enfants comme la Ligue pour la lecture de la Bible pour laquelle j'ai travaillé pendant plusieurs années. J'y avais rencontré un stagiaire, étudiant en théologie qui s'apprêtait à devenir missionnaire avec SIM. Par amitié, nous avons commencé à le soutenir. C'était le début de notre contribution pour cette belle œuvre. » Si depuis 1985 Daniel poursuit son soutien à SIM, c'est surtout parce qu'il voit le travail être démultiplié et voit des disciples qui forment d'autres disciples, qui forment à leur tour d'autres disciples. « Il faut un début et ensuite la machine se met en marche. »


Pour des projets concrets


Au cours de ses études, Priscille a réalisé deux stages missionnaires avec SIM dans un centre médical dans l'est du Burkina Faso (voir photo). Ces deux expériences l'ont encouragée à poursuivre dans la générosité en ayant expérimenté les deux facettes : donatrice/bénéficiaire. « Quand j'ai pu retourner au Burkina pour six mois, pendant mon internat, j'avais mis de l'argent de côté pour financer mon séjour. Mais ce n'était pas suffisant, j'ai organisé alors un gala de soutien et j'ai pu expérimenter la générosité d'autrui à la fois pour mon séjour et pour les besoins sur place. » Aujourd'hui, jeune mariée, elle continue de donner chaque mois à SIM pour les besoins du centre médical ainsi que pour l'équipe de SIM France-Belgique dans les bureaux de Caderousse. « Je sais que l'argent est utilisé pour des projets concrets, qui changent et sauvent des vies », glisse la jeune femme.


« Lors de mon séjour au Burkina et à mon retour en France, j'ai expérimenté l'abondance de Dieu », assure Priscille. « Un jour, alors que nous manquions d'argent pour sauver la vie d'une jeune enfant, j'ai trouvé de l'argent par terre pour acheter les consommables nécessaires à une transfusion. » Quelques mois plus tard, un don de 1000 euros est « tombé » sur son compte français alors qu'elle savait être au bout de ses réserves. De l'argent providentiel est aussi arrivé après la fin du stage qui avait asséché ses finances.


En transition professionnelle, Priscille ne travaille pas depuis deux ans, pourtant la jeune femme a décidé de maintenir ses dons. « Pour moi, c'était difficile, mais je voulais continuer d'être fidèle. Ce n'est pas seulement quand on a assez qu'on veut être généreux. Dans l'abondance comme dans la disette, on veut être fidèle dans ce soutien-là. » Et Priscille témoigne qu'avec son mari, ils n'ont manqué de rien.


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Article issu du magazine S'IMMERGER no 27 (novembre 2023)



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