Au Bénin, un miracle persuada Antoine, puissant féticheur, de donner sa vie à Jésus. Sa conversion eut un retentissement très fort auprès de la communauté locale.
Antoine était un grand féticheur, sorcier, et prêtre vaudou. Ses pouvoirs étaient grands, ainsi que sa renommée. Il avait un frère du nom de Simon qui habitait à Hounkopon, dans la région de Dassa. Lui aussi était un grand féticheur. Simon avait entendu parler de Jésus parce que se trouvait dans son village, Hubert, un directeur d’école, chrétien, qui avait commencé à témoigner de Christ. Ce directeur, très rapidement dépassé, avait demandé l’assistance d’un pasteur à l’église UEEB (Union des Églises Évangéliques du Bénin) de Dassa où Christiane et Alain Soudrain travaillaient avec un couple pastoral béninois. Alain et Christiane allèrent aider ce directeur. Alain apporta des enseignements bibliques et prodigua des soins infirmiers aux gens du village, tandis que Christiane s’occupa des nombreux enfants qui gravitaient dans le coin. Progressivement des gens se convertirent et une petite église se constitua. Même s’il assistait aux rencontres, Simon restait très sceptique. Mais il lança un défi à Dieu : « si Dieu bloque mes pouvoirs, alors je donnerai ma vie à Dieu ». Le Seigneur le prit au mot et bloqua tous ses pouvoirs le jour même ! Après quelques jours, Simon donna sa vie à Dieu. Quelques temps après, les Soudrain partirent en congé missionnaire pendant 5 mois. Simon commença à témoigner autour de lui et spécialement à son grand frère, Antoine qui était chef d’un village, Adjidjedo, situé à quelques kilomètres de Hunkpougon. Mais celui-ci n’était pas encore prêt à donner sa vie au Seigneur. À son retour du congé missionnaire, Alain fut demandé par Antoine. Il voulait en savoir plus sur l’Évangile. Il s’était passé quelque chose de très particulier dans sa famille.
Un événement bouleversant
En effet, la fille d’Antoine était tombée malade. Sa santé s’était dégradée et les pouvoirs qu’Antoine mettait en oeuvre pour la guérir n’avaient aucun effet. Son frère, Simon vint pour l’encourager, mais lorsqu’il arriva, sa nièce était déjà morte.C’est alors qu’il témoigna de nouveau de Jésus, en disant : « le blanc a dit que le Dieu dont il parle est Tout Puissant». Alors ils commencèrent à prier. Ils ne avaient pas comment s’y prendre mais ils utilisèrent des simples mots qui leur venaient à la bouche et s’adressèrent à ce Dieu tout puissant, le suppliant de faire revenir la fille à la vie.Et le miracle s’opéra ! Après avoir prié pendant une journée et une nuit, Antoine et Simon virent la jeune fille se réveiller.Elle était pourtant cliniquement morte depuis deux jours.Immédiatement, le « vieux »Antoine, qui ne connaissait pas grand-chose de ce Jésus et qui venait de l’expérimenter très fortement, alla dans la case où il entassait tout ce qui était nécessaire pour son travail de bokonon (prêtre vaudou). Il fit brûler tout cela à l’extérieur, sur la place du village, sous le regard médusé et craintif des villageois.Ainsi, quand Alain arriva au village, Antoine, ses femmes, sa fille revenue à la vie, et ses autres enfants étaient prêts à entendre l’Évangile. Et Dieu toucha leurs cœurs, ainsi que ceux d’une grande partie du village.
Un impact retentissant
Cette histoire s’est passée en 1987. Antoine est maintenant décédé, mais il est resté fidèle au Seigneur tout au long de sa «nouvelle» vie, et n’a jamais fait de compromis. Ce changement radical en a étonné plus d’un, et a amené de nombreuses personnes à Christ. Philippe, le fils aîné d’Antoine est depuis plusieurs années pasteur (actuellement responsable de neuf églises). Presque toute la nouvelle génération marche avec le Seigneur. Antoine devint une référence inestimable pour Alain et Christiane dans leur ministère. Il leur apportait ses conseils et proposait des solutions pleines de sagesses lorsqu’ils faisaient face à des défis culturels. Quand un jour Alain lui demanda ce qu’il faisait avant sa conversion, Antoine lui répondit que Dieu avait tout effacé de lui. Il était même incapable de redire et raconter ce qu’il avait fait en tant que prêtre vaudou et il en était heureux ! Il dit aussi : « vous ne pouvez pas vous rendre compte d’où l’on vient ! C’est tellement merveilleux d’être libre en Christ ! »
Qu’est-ce que le vaudou ?
Le vaudou est beaucoup plus que des pratiques spirituelles animistes qui se servent des forces de la magie ou de la sorcellerie ; il s’agit d’une religion organisée avec une hiérarchie de divinités et d’esprits, des temples, des prêtres et des prêtresses. Originaire de l’ancien Royaume de Dahomey (situé dans le sud de l’actuel Bénin), le vaudou est un mélange des croyances et pratiques des peuples yoruba, fon et ewe. Les diverses cérémonies et rituels permettent l’interaction entre les hommes et les divers esprits à l’oeuvre dans le monde spirituel. Les esprits, appelés « Loas » ou « Lwas » peuvent habiter dans l’eau, dans les arbres, ou dans des objets inanimés tels que des pierres. C’est eux qui « montent sur » ou « chevauchent » des personnes en transe lors des cérémonies.
> Article issu du magazine S’IMMERGER N°6 édité par SIM France-Belgique
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